Tchad : Succès Masra Premier ministre, “un piège”
Pour beaucoup d’observateurs, même si la nomination du leader des Transformateurs était prévisible, ce dernier aura des difficultés à accomplir sa mission.
La nomination de Succès Masra intervient après la démission de Saleh Kebzabo, vendredi (29.12.2023), tout juste après la promulgation de la nouvelle Constitution issue du référendum du 17 décembre. Elle n’est pas une surprise pour de nombreux observateurs.
La nomination de celui qui était le plus farouche opposant de Mahamat Idriss Déby à la tête de la primature serait la suite logique de l’accord de réconciliation qu’il a signé à Kinshasa avec le pouvoir en octobre 2023, explique l’analyste Kebir Mahamat Abdoulaye.
“Le premier objectif, c’est de permettre l’inclusivité dans la transition qui a été recommandée par certains partenaires du Tchad, notamment la France, l’Union européenne et les États-Unis. Deuxième objectif, c’est au moins rassurer la population et troisième objectif, cette nomination peut aussi être un piège pour succès de Masra.”
Parmi les chantiers qui attendent succès de Masra, la réconciliation des Tchadiens et l’organisation des élections présidentielles d’ici octobre 2024 afin de permettre le retour des civils au pouvoir. Une mission difficile selon le politologue tchadien Evariste Ngarlem Toldé.
“Comme ses prédécesseurs, il lui sera difficile de réussir. Parce que la question du Tchad n’est pas une question d’homme. C’est un système qui est mis en place. Quel que soit son bagage intellectuel, quelle que soit sa force politique ou son expérience politique, ce n’est pas facile. Donc, je ne pense pas qu’il puisse réussir sa mission. Il va diriger le gouvernement, mais je ne pense pas qu’il ait vraiment les mains libres pour pouvoir appliquer ce qu’il compte faire pour transformer le Tchad comme il a l’habitude de le dire”, doute au micro de la DW Evariste Ngarlem Toldé… Lire la suite sur DW