Burkina Faso : des journalistes et des activistes de la société civile condamnés à des peines de prison ferme
Le tribunal de grande instance de Ouagadougou, a condamné vendredi, sept acteurs de la société civile à des peines allant de 6 à 48 mois de prison ferme pour “incitation à la divulgation de fausses informations et provocation à la mise en danger d’autrui”, selon la décision rendue publique ce vendredi.
Deux journalistes et huit membres de la société civile étaient à la barre.
Ils étaient accusés d’avoir appelé les populations à s’en prendre au domicile du chef coutumier le “Mogho Naaba” afin de créer des troubles qui devraient aboutir à une révolte contre la transition.
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La méthode a consisté à “enregistrer des audio pour susciter des affrontements entre des pro et des contre à la destruction du palais du Mogho Naaba”, selon la justice.
Marcel Tankoano président du mouvement M21 et principal accusé a été condamné à 48 mois de prison et 5 millions de FCFA (8264 dollars) pour “mise en danger de la vie d’autrui et incitation à la divulgation de fausse information”.
Le tribunal a condamné Abdoul Karim Baguian dit Lota, membre du Front uni pour le Faso et Pascal Zaïda coordonnateur national du Cadre d’expression démocratique (CED) à 30 mois de prison et 2 millions de FCFA (3305 dollars).
Ils sont condamnés pour “provocation d’un attroupement, incitation à la divulgation de fausses informations, incitation à la dégradation volontaire de biens publics…”
Les deux hommes de média Alain Traoré (animateur radio) et Lookman Sawadogo (journaliste indépendant) qui étaient poursuivis pour complicité de non dénonciation ont été relaxés au bénéfice du doute.
Désiré W. Guinko, porte-parole du Front uni pour le Faso a été condamné à 18 mois de prison et 1 million de FCFA (1652 dollars), le tout ferme.
D’autres acteurs de la société civile tels que Boukaré Tapsoba et Karim Koné ont été condamnés respectivement à 24 et 12 mois de prison.
Souleymane Bélem a été condamné à 6 mois de prison avec sursis tandis que Boukaré Conombo a été relaxé au bénéfice du doute.
La Division des Investigations Criminelles (DIC) a lancé, début mai, une enquête après la diffusion de messages audios sur les réseaux sociaux appelant à brûler le palais du Mogho Naaba, le chef traditionnel.
Le procureur du tribunal de grande instance de Ouagadougou Harouna Yoda, avait expliqué dans un communiqué que les personnes interpellées sont poursuivies pour “association de malfaiteurs”, “divulgation de fausses informations” et “incitation à un attroupement armé ou non armé”, précisant qu’elles “ne sont nullement poursuivies pour leurs opinions”.
“Elles sont interpellées parce que des indices concordants nous fondent à croire qu’elles ont commis des faits graves”, avait-il dit.
Source : Anadolu Agency