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Zones frontalières Côte d’Ivoire-Burkina Faso : les populations font des propositions pour renforcer la cohésion et prévenir les conflits
Le gouvernement ivoirien est sur tous les fronts, soucieux de la préservation de la sécurité et de la paix sur l’ensemble du territoire national, notamment dans les zones frontalières. Il est soutenu dans cette lutte par les partenaires au développement pour stabiliser ces zones et permettre aux populations de vaquer paisiblement à leurs activités.
Les jeunes et les femmes des zones frontalières de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso ont peur de la menace terroriste qui gronde à leurs portes. Peur de l’extrémisme violent qui jette sur les routes de nombreuses familles.
Mais, ces jeunes et ces femmes ont aussi des solutions endogènes qui, au-delà des réponses conjoncturelles, peuvent renforcer leur résilience.
Venus des régions des Cascades et du Sud-ouest (Burkina Faso), du Tchologo et du Bounkani en Côte d’Ivoire, ils se sont retrouvés les 26 et 27 juillet à Laléraba, dans la région du Tchologo, pour échanger autour de leur contribution face aux défis de la violence de la part des groupes armés non étatiques et du renforcement de leur cohésion.
C’était lors du lancement du projet transfrontalier « Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits ».
« Dans certaines de nos localités, des femmes sont parfois sollicitées par des individus pour travailler pour eux. Si elles n’ont pas d’activités génératrices de revenus, la pauvreté peut les amener à être les otages d’individus peu recommandables », craint Mariam Soulama Kam, secrétaire exécutive de la coordination départementale des femmes Niangoloko (Burkina Faso).
Pour les jeunes aussi, le manque d’opportunités d’insertion sociale est un danger pour la stabilité de ces espaces.
L’extrême pauvreté rend ces catégories sociales manipulables et vulnérables à l’enrôlement par les groupes armés non étatiques. De leurs échanges, de nombreuses recommandations ont été formulées. Les femmes ont ainsi plaidé pour des politiques d’autonomisation plus hardies. Les jeunes, en plus des opportunités d’insertion sociale et professionnelle, ont insisté sur leur participation au processus de prise de décision afin de faire entendre leur voix.
Au nom des partenaires au développement, le Représentant résident de l’Unicef, Marc Vincent, a rappelé les deux objectifs principaux du projet. Le premier est de renforcer la cohésion sociale entre les communautés le long de la zone frontalière et également entre ces communautés et les Forces de Sécurité et de Défense. Et le second de renforcer la provision des services sociaux dans les régions transfrontalières entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire avec un focus sur l’approvisionnement en eau potable, la lutte contre la traite et l’exploitation des enfants et l’engagement des jeunes comme acteurs de changements positifs dans leurs communautés.
« Ce projet s’appuie sur une approche novatrice et holistique qui permet de prendre en compte, d’un seul tenant, plusieurs problématiques, dans les efforts que déploient nos gouvernements respectifs pour garantir la sécurité, la paix, la cohésion sociale et le développement socio-économique dans notre zone frontalière commune », s’est réjoui Daouda Ouattara, conseiller spécial du Premier Ministre en charge des questions frontalières.
Il est financé par le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix à hauteur de 2,4 milliards de FCFA.
Ce projet est mis en œuvre en collaboration avec les Commissions nationales des frontières des deux pays et les différents ministères techniques, depuis le mois de janvier 2022, jusqu’en décembre 2023. Ce sont plus de 20 000 personnes dans 18 villages miroirs des deux côtés de la frontière qui en bénéficieront dans les régions des Cascades et du Sud-ouest (Burkina Faso), du Tchologo et du Bounkani en Côte d’Ivoire.
Source : CICG