Le monde de la tech connait une importante vague de suppressions de postes
Le nombre de licenciements n’avait jamais atteint un tel plafond depuis novembre 2020.
En octobre 2022, les suppressions d’emplois dans le secteur de la tech ont nettement augmenté, se rapprochant des chiffres observés lors des confinements successifs mondiaux qui se sont déroulés en mars et novembre 2020 à cause du Covid-19. Cela peut notamment s’expliquer par la situation géopolitique mondiale et l’inflation qui obligent les entreprises à revoir leurs ambitions à la baisse pour se préparer à vivre des moments plus compliqués.
Les géants de la tech gèlent leurs embauches ou licencient à tour de bras
Au cours de ces dernières semaines, de nombreuses entreprises technologies, notamment aux États-Unis, ont annoncé qu’elles suspendaient leurs processus d’embauches ou qu’elles allaient prendre des mesures afin de supprimer un certain nombre de postes. C’est par exemple le cas de Meta, la société mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, qui va mettre en place dans les prochains jours, la plus grande vague de licenciement de son histoire.
Pour Mark Zuckerberg, l’objectif est clair : réduire ses dépenses et limiter la casse après un mauvais troisième trimestre 2022. En effet, la firme a vu son chiffre d’affaires chuter pour la seconde fois consécutive, de près de 52 % par rapport au troisième trimestre 2021. Du côté de Twitter, récemment acquis par le multimilliardaire Elon Musk, a été annoncé le licenciement de la moitié du personnel de l’entreprise, soit 4 000 employés. Là encore, le PDG de Tesla souhaite tout simplement diviser la masse salariale par deux et économiser de l’argent.
Le licenciement concerne les grandes entreprises, mais aussi les start-up
« Pour les grandes entreprises, il est raisonnable de supposer que la marée montante qui faisait flotter leurs bateaux depuis 15 ans est désormais beaucoup plus agitée », a déclaré Jo-Ellen Pozner, chercheuse en gestion à l’Université de Santa Clara pour Bloomberg. Selon une enquête du cabinet de conseil Challenger, Gray & Christmas, 9 578 emplois ont été supprimés dans le secteur de la tech aux États-Unis durant le mois d’octobre 2022. Un seuil qui n’avait plus été atteint depuis près de deux ans, date à laquelle les effets du confinement dû au Covid-19 se sont faits les plus ressentir.
Plus de 104 000 employés de start-up devraient perdre leur emploi cette année, dépassant les quelque 81 000 postes supprimés en 2020. La situation des jeunes est d’autant plus grave que celle des grands groupes. Ces structures devront s’attendre à serrer encore plus la ceinture qu’auparavant, notamment à cause de la hausse des taux d’intérêt. À titre de comparaison, en 2001, lors de l’éclatement de la bulle internet, 168 395 emplois avaient été perdus.
Que ce soit Microsoft, Apple, Amazon ou Alphabet, la maison mère de Google, toutes ont décidé de ralentir ou de suspendre leurs embauches pour les mêmes raisons : essayer de limiter la casse financière et anticiper les difficultés à venir. Par ailleurs, toutes ont signé des trimestres en dent de scie ou avec des résultats décevants, loin de leurs estimations.
Source : SiecleDigital