Côte d'IvoireSociété civile

Terrorisme : la société civile invitée à intervenir en amont pour prévenir les attaques

Le RASALAO-CI renforce les compétences de ses membres en matière de contrôle démocratique du secteur de la sécurité

Le Réseau d’Action Sur les Armes Légères en Afrique de l’Ouest section Côte d’Ivoire (RASALAO-CI) a organisé, du 30 au 02 septembre 2021 à Bonoua, un atelier de formation à l’endroit des organisations de la société civile (OSC) et des membres du RASALOA-CI. Cette activité, financée par l’Union Européenne à travers LIANE 2 pour une durée de 12 mois, entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet intitulé : « Renforcement des compétences et des capacités du RASALAO-CI en matière de contrôle démocratique du secteur de la sécurité en Côte d’Ivoire, en tenant compte du genre ».

Cet atelier, premier d’une série de plusieurs autres à venir, a regroupé les points focaux de chacune des régions administratives et les structures membres du RASALAO-CI basées à l’intérieur du pays.

La cérémonie d’ouverture s’est faite sous la présidence du Préfet de Bonoua, de la Secrétaire exécutive de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre (COMNAT-ALPC), le Commissaire de Police Marie-Fatim Diomandé , du Commissaire de Police de Bonoua et bien évidemment de Monsieur  N’tayé Aka Victorien, Président du RASALAO-CI.

Prenant premièrement la parole pour son mot de bienvenue, le Président du RASALAO a exprimé sa reconnaissance vis-à-vis des autorités présentes ainsi qu’envers tous les participants qui ont effectué le déplacement.

Quant à la Secrétaire exécutive de la COMNAT-ALPC, elle s’est réjouie de l’effectivité de cette formation, tout en rassurant le Président du RASALAO-CI du soutien total de la COMNAT-ALPC afin de mener à bien ce projet.

Monsieur Gérard Gbato, Commissaire de Police, a, dans son allocution, exprimé son enchantement quant à l’existence même du RASALAO-CI ; ainsi a t-il félicité Madame Michèle Pépé, première responsable du RASALAO-CI, qui selon lui, est celle grâce à qui cette structure est connue de tous. C’est après ces mots de gratitudes qu’il a ouvert officiellement l’atelier.

La formation a été rythmée par plusieurs communications,  dont 05 le premier jour.

La première communication a consisté à présenter le projet LIANE 2, qui est une action qui  vise à contribuer à la création d’un environnement propice à la participation de la société civile au contrôle démocratique du secteur de la sécurité en Côte d’Ivoire, en tenant compte du genre.

Le projet a pour objectifs spécifiques de :

  • Renforcer les compétences techniques de 90 membres du RASALAO-CI en matière de contrôle démocratique du secteur de la sécurité, en tenant compte du genre;
  • Renforcer les capacités opérationnelles du siège du RASALAO-CI en vue de l’exécution de ses missions et objectifs;
  • Mettre en œuvre 06 actions en matière de promotion du contrôle démocratique du secteur de la sécurité.

Le projet couvrira les localités d’Abidjan et banlieue, de Bouaké, Daloa, Duekoué et Grand-Béréby.

La deuxième communication, animée par Monsieur N’Tayé Aka Victorien, s’est articulée autour du thème : « Le RASALAO-CI et la problématique des ALPC ».

Il s’est agi pour le Président du RASALAO-CI de faire l’état des lieux en ce qui concerne les armes légères et de petit calibre (ALPC) en Côte d’Ivoire, avant de présenter sa vision qui est de faire du RASALAO-CI, un réseau dynamique, professionnel et engagé.

Le troisième intervenant en la personne de Monsieur Omer Dago avait la charge d’entretenir les participants autour de la thématique : « Société Civile (Notion-Statut-Caractéristiques) ».

Le formateur a commencé par définir la société civile sous toutes ses formes avant d’expliquer sur son rôle principal qui est de contribuer à l’élaboration des politiques publiques aux moyens d’actions telles que la mobilisation, l’enquête, le plaidoyer, l’étude, la recherche, la formation, etc.

Telles sont les activités qui ont marqué la mi-journée du mardi 31 août 2021.  Dans l’après-midi de la même journée, les participants ont eu droit à deux autres communications :

La quatrième communication du programme avait pour thème : « Gouvernance du secteur de la sécurité »  et a été présentée par Monsieur N’Grouma Kouadio.

Le conférencier a tenu au préalable à définir les concepts de sécurité et de bonne gouvernance. Pour lui, la notion de sécurité a migré du strict point de vue de l’Etat, se concentrant essentiellement sur la protection des Etats faces aux menaces militaires jusqu’à englober aujourd’hui non seulement les menaces militaires classiques mais aussi la sauvegarde et plus encore la promotion des moyens de subsistance des populations, ce que l’on appelle aujourd’hui « la sécurité humaine ».

En ce qui concerne la notion de bonne gouvernance, le formateur a préféré relater les principes d’une bonne gouvernance, que sont : le contrôle par la société civile, l’obligation de rendre compte, la transparence et l’Etat de droit ; ce qui permettra aux participants de pouvoir faire la différence.

La cinquième communication avait pour thème : « Rôle de la société civile dans le contrôle démocratique du secteur de la sécurité ».

Pour répondre à la question du genre, c’est à Madame Ouraga Angèle épouse Zomi que revenait la charge d’entretenir les participants sur le thème annoncé ci-dessus.

Pour Madame Zomi, le rôle de la société civile dans le contrôle démocratique se résume au contrôle sous l’angle du suivi et non de la répression car la société civile n’est pas en dehors de l’Etat et contrairement au gouvernement, elle n’est responsable de définir ou de conduire la politique de la nation. Mais elle peut contribuer à l’élaboration des politiques publiques en plaidant pour que celles-ci prennent suffisamment  en compte les besoins des hommes, des femmes, des filles, et des garçons vivant sur le territoire national.

A la suite de cet exposé, un travail de groupe sur le même thème a été initié afin de tester la compréhension des participants, ce qui a marqué la fin de la première journée.

Les activités de la seconde journée ont débuté par une communication encore plus intéressante, vu l’actualité et la dimension internationale du thème : « La société Civile face au terrorisme et l’extrémiste violent en Côte d’Ivoire ». Dans son exposé, Dr Menza Kouakou Rodolphe a pris la peine d’expliciter les notions principales dudit thème tout en mettant en rapport le rôle que doit jouer la société civile pour prévenir les attaques terroristes. Pour le conférencier, la société civile doit intervenir en amont en signalant  tout comportement suspect afin de déjouer plutôt que de constater les effets liés au terrorisme.

En parlant du secteur de la sécurité, il était bien nécessaire d’avoir l’intervention d’un maillon essentiel dans ledit secteur, à savoir la Police Nationale. C’est ainsi que Monsieur Gérard Gbato, Commissaire de Police de la ville de Bonoua, est revenu cette deuxième journée pour entretenir les participants sur le thème : « La police de proximité : une solution à l’extrémisme violent, au terrorisme et à la violence armée ».

Il s’agissait pour le Commissaire de relater les comportements néfastes des agents de la sécurité vis-à-vis de la population, ce qui conduit malheureusement au désengagement des populations en ce qui concerne les questions de sécurité, alors qu’elles devraient constituer un appui sur lequel les forces de l’ordre devraient compter pour la bonne marche de leurs investigations.

Il appelle ainsi à l’application stricte et impartiale des textes par toutes les couches sociales, et incite les organisations de la société civile (OSC) à travailler de concert avec les forces de l’ordre pour des résultats de plus en plus satisfaisants.

Bien que disposant de la liberté d’expression, les OSC dans l’exercice de leurs missions devront avoir une démarche bien ordonnée, d’où la formation suivante sur :

« La présentation du Monitoring de l’environnement sécuritaire », présenté par Dr Menza Kouakou pour qui le Monitoring est un ensemble de techniques permettant d’analyser, de contrôler et de surveiller, dans notre cadre, le secteur de la sécurité. Dans la collette de données ou d’informations, l’on devra s’assurer de l’authenticité des informations avant de les divulguer, sans toutefois s’exposer à des risques.

Pour être plus pratique, un exercice de groupe sur le Monitoring a été effectué par les participants, qui selon les résultats observés, a témoigné de leur compréhension du sujet.

C’est avec cette somme de connaissances que les participants ont regagné leurs localités respectives, le lundi 02 septembre 2021.

Marc Anderson Séry

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