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1er message à la nation : le Président Diomaye Faye décline ses priorités et prend des engagements

L'INTEGRALITE DU MESSAGE A LA NATION DU PRESIDENT BASSIROU DIOMAYE DIAKHAR FAYE

Le Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a livré son premier message à la nation, ce mercredi 3 avril 2024, à l’occasion du 64ème anniversaire de l’accession à l’indépendance du Sénégal, qui sera sobrement célébré le 4 avril, avec une cérémonie de levée des couleurs, au Palais de la République, à Dakar.

CI-DESSOUS L’INTEGRALITE DU MESSAGE A LA NATION DU PRESIDENT BASSIROU DIOMAYE FAYE

Mes chers compatriotes,

Demain, 4 avril 2024, nous célébrons le 64e anniversaire de l’indépendance de notre pays.

A toutes et à tous, j’adresse mes chaleureuses félicitations.

Je rends hommage à chacune et chacun de vous pour votre attachement aux vertus
cardinales de paix et de démocratie qui fondent notre vécu quotidien.

Les changements significatifs que nous venons de vivre de façon paisible, témoignent, une
fois de plus, de la maturité de notre peuple, de la vitalité de notre démocratie et de la force de nos
institutions. Nous devons tous être fiers de cette belle performance.

Cette année encore, par la grâce divine, notre fête nationale se déroule sous le signe de la
communion spirituelle, avec la semaine sainte pascale qui vient de conclure le carême et le mois de
ramadan qui tire à sa fin.

Compte tenu des circonstances, en lieu et place du défilé traditionnel, je présiderai demain
au Palais de la République une cérémonie de levée des couleurs, sobre et symbolique.
Ce soir, alors que nous célébrons notre liberté retrouvée, mes pensées vont à nos vaillants
résistants, héros célèbres ou méconnus, qui, se donnant corps et âme, ont défié l’odieux système
colonial et sa prétendue mission civilisatrice, pour défendre la liberté de notre peuple et ses valeurs de
culture et de civilisation.

Je voudrais également saluer avec respect et affection nos anciens combattants, qui ont
sacrifié leur jeunesse loin de leurs familles, au prix de leur vie et de leur liberté.
Je rends un vibrant hommage à mes prédécesseurs, les présidents Senghor, Diouf, Wade et
Sall, qui, chacun, a apporté sa pierre à l’œuvre de construction nationale. C’est sur la base de ce legs que
je veux poursuivre avec vous notre quête collective du Sénégal de nos rêves.

Mes chers compatriotes,

La fête nationale met à l’honneur nos Forces de défense et de sécurité.

A vous, officiers, sous-officiers et militaires du rang, qui avez choisi le métier risqué des
armes, je réaffirme la reconnaissance de la Nation. Je vous exprime ma fierté, mon soutien et mon
entière confiance dans vos missions au service de la patrie, de la paix en Afrique et dans le monde.
Je salue la mémoire de nos Jambaars tombés au champ d’honneur et souhaite prompt
rétablissement aux blessés. L’Etat restera toujours solidaire de leurs familles, avec soin et compassion.

Le thème de cette édition, Les Forces armées au cœur de la cohésion nationale, nous
interpelle par son actualité et sa pertinence. Il nous rappelle qu’au-delà du cérémonial, la fête nationale
est surtout l’occasion d’une introspection individuelle et collective sur notre commun vouloir de vie
commune.

Nos Forces de défense et de sécurité, sous le concept Armée-Nation, symbolisant la diversité
et la cohésion de leurs composantes socio-culturelles, nous offrent un bel exemple de ce que doit être
le vivre ensemble sénégalais.

En tant que Chef suprême des armées, et garant de l’unité nationale, je suis déterminé à
préserver notre vivre ensemble hérité de nos ancêtres ; parce que nous n’avons qu’une seule patrie : le
Sénégal, notre abri commun, que nous aimons tous, qui ne commence pas par nous, et ne finit pas avec
nous.

Dans cet esprit, mon rôle, et je compte l’assumer pleinement, est de tendre la main à toutes
et à tous, pour rassembler, rassurer, apaiser et réconcilier, afin de conforter la paix, la sécurité et la
stabilité indispensables au développement économique et social de notre cher pays. De l’est à l’ouest,
du nord au sud, je souhaite que notre cher Sénégal reste uni et indivisible, en paix et en harmonie avec
notre devise nationale : Un Peuple-Un But-Une Foi. Nous le devons à nous-mêmes. Nous le devons à
nos enfants. Nous le devons aux générations futures.

C’est pourquoi notre vibrante jeunesse, cœur battant de la nation, restera au centre de mes
préoccupations.

Chers jeunes du Sénégal, je fais miens vos rêves, vos aspirations, et vos ambitions légitimes
de réussir pour être utiles à vous-mêmes, à vos familles, vos communautés et votre pays.
L’éducation, la formation aux métiers, l’emploi, l’entreprenariat des jeunes et des femmes
restent des défis majeurs à relever. J’en ferai une priorité élevée des politiques publiques, en
concertation avec le secteur privé. Nous devons, à cet effet, revisiter les mécanismes existants, les
améliorer et les rationaliser afin qu’ils répondent mieux aux besoins d’emploi et autres activités
génératrices de revenus pour les jeunes.

Pour encourager la création d’emplois, je compte m’appuyer sur un secteur privé fort parce
que soutenu par l’ETAT. Sur la base de nos besoins prioritaires, nous travaillerons ensemble pour
endogénéiser notre économie. Bien entendu, le secteur privé international aura son plein rôle à tenir.
Les Sénégalais sont braves mais ils sont fatigués et attendent de nous des solutions contre la
vie chère. La question du coût de la vie me préoccupe particulièrement et retient toute mon attention.

Dans les jours à venir, des mesures fortes seront prises dans ce sens, après les concertations
que j’entreprendrai avec les acteurs concernés.

Mes chers compatriotes,

De l’indépendance à nos jours, notre système politico institutionnel et judiciaire a vécu bien
des péripéties, les unes plus heureuses que les autres.

Soixante-quatre ans après, le moment me semble venu de tirer les leçons de nos réussites
et de nos échecs pour une gouvernance publique plus moderne, plus républicaine et plus respectueuse
des droits humains.

C’est pourquoi, après avoir démissionné de mon poste de secrétaire général de PASTEF-Les
Patriotes, pour ainsi me mettre au-dessus de la mêlée, je convoquerai de larges concertations avec la
classe politique et la société civile sur :

Ø La réforme du système électorale notamment ;
ü Le remplacement de la CENA par une Commission électorale nationale indépendante
(CENI) avec un renforcement de ses moyens de fonctionnement et de ses prérogatives ;
ü La rationalisation du nombre de partis politiques, ainsi que leur financement ;
ü L’inscription sur le fichier électoral concomitamment à la délivrance de la pièce nationale
d’identité

Par ailleurs, pour redorer le blason de la justice, lui redonner le prix qu’elle mérite et la
réconcilier avec le peuple au nom duquel elle est rendue, j’entends organiser des assises regroupant les
professions du métier (magistrats, avocats, huissiers, greffiers et autres auxiliaires de justice), les
professeurs d’université et les citoyens pour identifier des pistes de solution aux problèmes de la justice.

Dans la quête d’un Sénégal meilleur au bénéfice de tous, j’entends instaurer une
gouvernance vertueuse, fondée sur l’éthique de responsabilité et l’obligation de rendre compte.
En outre, j’engagerai sans tarder une politique hardie de bonne gouvernance économique
et financière par :

  • La lutte sans répit contre la corruption ;
  • La répression pénale de la fraude fiscale et des flux financiers illicites ;
  • La protection des lanceurs d’alertes ;
  • La lutte contre le détournement de deniers publics et le blanchiment d’argent ;
  • L’amnistie des prête-noms et leur intéressement sous condition d’auto dénonciation ;
  • La publication des rapports de l’IGE, de la Cour des comptes et de l’OFNAC.

De même, l’exploitation de nos ressources naturelles, qui, selon la constitution,
appartiennent au peuple, retiendra particulièrement l’attention de mon gouvernement.

Ainsi, en plus de la mise en ligne déjà effective des contrats miniers, pétroliers et gaziers, sur
le site de l’ITIE Sénégal, je ferai procéder à la divulgation de la propriété effective des entreprises
extractives, conformément à la Norme ITIE, à l’audit du secteur minier, gazier et pétrolier et à une
protection plus soutenue du contenu local au bénéfice du secteur privé national.

Au demeurant, je voudrais dire à tous nos partenaires privés qu’ils sont les bienvenus aux
Sénégal.

Conformément aux lois et règlements en vigueur, les droits de l’investisseur seront toujours
protégés, de même que les intérêts de l’Etat et des populations.

A nos pays amis et partenaires, je voudrais assurer que le Sénégal reste un pays ouvert et
accueillant pour tous.

Nous veillerons, sans cesse, à maintenir et raffermir les relations de bon voisinage et de
solidarité agissante au sein de nos organisations communautaires, notamment la CEDEAO et l’UEMOA.
Héritiers de l’idéal panafricaniste de Cheikh Anta Diop et de Léopold Sédar Senghor, un des
pères fondateurs de l’Organisation de l’Unité Africaine, nous demeurons fermement engagés dans la
construction de l’intégration africaine et la réalisation des objectifs de la Zone de libre-échange
continentale africaine.

Nos partenaires étrangers de tous horizons sont d’égale dignité pour nous. A tous, nous
devons respect et considération. Et de tous nous demandons respect et considération.
Nous resterons engagés pour une gouvernance mondiale plus juste et plus inclusive, dans le
respect de l’égale dignité des valeurs de cultures et de civilisations.

Mes chers compatriotes,

La fête nationale, symbole de notre souveraineté, nous rappelle que nous sommes seuls face
à notre destin, et que personne ne fera à notre place ce que nous ne sommes pas disposés à faire pour
nous-mêmes.

Nous avons la responsabilité historique de conforter notre souveraineté en rompant les
chaines de la dépendance économique par le culte permanent du travail et du résultat.

Dans cet esprit, l’Administration doit agir à tous les niveaux de façon plus accueillante et plus
efficace pour les usagers du service public. Nous devons bannir de nos pratiques les procédures et
formalités indues qui altèrent l’efficacité de l’Etat.

Dans cet objectif, nous entendons investir massivement dans la digitalisation des services et
des procédures administratives.

De même, il y a urgence à gagner notre souveraineté alimentaire en investissant plus et
mieux dans l’agriculture, la pêche et l’élevage, les trois mamelles nourricières de notre pays.

Je tiens particulièrement à ce que les subventions substantielles dépensées chaque année
dans la campagne agricole bénéficient aux véritables producteurs et non à des acteurs intermédiaires.

En définitive, mes chers compatriotes, l’indépendance que nous célébrons demain est certes
un évènement festif, mais aussi et surtout un test de résilience et de grandeur pour la nation.

Notre mérite et notre honneur, c’est de réussir l’épreuve, en affichant une confiance résolue
en nous-mêmes, pour vaincre nos peurs et nos doutes, surmonter les obstacles devant nous, et
poursuivre ensemble notre marche solidaire vers notre destin commun, main dans la main, épaule
contre épaule.

C’est à cela que je vous invite, dans la communion des cœurs et des esprits.

Vive le Sénégal, en paix et en sécurité, uni, libre et prospère !

Bonsoir et bonne fête de l’indépendance.

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