Politique

FPI et PPA-CI: «Cette rupture est une victoire stratégique», selon Affi N’guessan

« Cette rupture, nous ne l’avons pas désirée ; nous avons même tout fait pour l’éviter, faisant preuve de patience, de tolérance et de persévérance dans la recherche de l’unité du parti. La rupture nous a été imposée. Nous en avons finalement pris acte. En définitive, je le dis avec sincérité et sans tristesse, cette rupture est une libération, un soulagement, une salutaire clarification ; j’ajouterais même une double victoire: victoire idéologique ; victoire de l’intelligence stratégique », a déclaré Pascal Affi N’guessan. C’était le 13 novembre 2021, à l’occasion du 6ème congrès ordinaire de son parti, le Front populaire Ivoirien (Fpi) dont il est désormais le seul commandant de bord, après le départ de ses anciens camarades et la création du Parti des Peuples Africains (Ppa-ci) présidé par l’ex-Président Laurent Gbagbo, depuis le 17 octobre 2021.

Justifiant ses propos, il explique qu’un parti avant-gardiste peut se fourvoyer au plan tactique mais ne doit jamais commettre des erreurs stratégiques et idéologiques. C’est pourquoi, lui et son équipe se sont battus becs et ongles pour sauver le parti.

« Au cours de cette bataille, il nous a fallu du courage et beaucoup de patience. Dans son discours à la jeunesse à Albi en 1903, Jean Jaurès nous apprend que “le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho (…) aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques“. Ce courage, nous l’avons eu ; la vérité et le droit nous les avons défendus contre vents et marées. Nous avons aussi fait preuve de patience, pour gagner du temps. Gagner du temps, c’est en faire perdre à l’adversaire. Ne dit-on pas que le temps est l’autre nom de Dieu ? Mais nous avons surtout dû déployer un trésor d’ingéniosité et d’imagination pour résister, sans grands moyens matériels et financiers, à un adversaire qui, comme Goliath, se croyait invincible, à cause de son parcours politique et sa notoriété publique. Nous nous sommes faits renard pour connaitre les pièges et lion pour effrayer les loups. Notre courage, notre patience et notre sagesse ont fini par triompher. Quand on a la vérité et le droit avec soi, le temps permet de soumettre les cœurs et de gagner sans combattre », a affirmé Affi N’guessan.

Selon  lui, pendant presque 10 ans, les valeurs fondamentales du FPI ont été mises à rude épreuve par un courant patrimonialiste, messianique, tribaliste et xénophobe, déterminé à s’emparer de la direction du parti pour assouvir des ambitions de vengeance, de revanche et d’exclusion, dans un « match-retour » dont il n’avait pourtant pas les moyens et qui au surplus contrariait nos intérêts politiques. « D’aucuns ont voulu faire de la crise que le FPI vient de traverser, une querelle de personnes, un caillou sur leur passage, la prise en otage d’un parti. En réalité, derrière les propos diffamatoires et les manœuvres de déstabilisation, se posait en vérité la question des valeurs et du leadership, c’est-à-dire des convictions et de la vision », dénonce-t-il.

Pourtant, affirme-t-il, tout a été mis  en place pour aller  à une réconciliation au sein de cette famille politique « le 9 août 2021, alors que nous étions en attente d’une audience que la Direction du parti avait sollicitée à son retour, afin de lui livrer les nouvelles du pays depuis sa déportation à La Haye et d’engager avec lui les actions en faveur de l’unité du FPI, le Président Laurent Gbagbo a décidé de façon inattendue, unilatérale et péremptoire de quitter le parti et de fonder avec ses fidèles une autre organisation politique. Celle-ci est créée depuis le 17 octobre 2021. La rupture est consommée », explique-t-il.

Pour Pascal Affi N’guessan « ce congrès est donc un test de la santé politique du parti, un contrôle technique des dommages que les nombreuses agressions des dissidents auraient causé. Comme en médecine, il convient d’ausculter le patient pour savoir si son pronostic vital est effectivement engagé, comme l’annoncent les oiseaux de mauvais augure. Le FPI s’est-il vidé de sa substance ? Est-il moribond ? L’enveloppe est-elle vide ? et la mobilisation extraordinaire à l’occasion de ce congrès tranche le débat. « le FPI est vivant. Le FPI vivra ; toujours plus fort ; toujours plus haut. Mais si nous célébrons notre résilience.

C’est à juste titre qu’il a tenu à féliciter les militants de ce parti qui lui sont restés fidèles. « La rupture est consommée. Camarades militantes, Camarades militants, je veux vous dire ma gratitude. Je veux remercier et saluer tous les militants, tous les cadres du parti, qui n’ont pas vacillé, qui n’ont jamais tremblé, qui n’ont pas craqué. C’est la marque d’une très grande maturité politique. C’est le triomphe de la raison sur les émotions et les passions. … Nous sommes opposés aux idéologies qui prônent le repli sur soi, la fermeture, un nationalisme étriqué, la recherche permanente de bouc-émissaires qui seraient responsables de tous nos maux… C’est le triomphe de la démocratie sur l’autocratie. C’est la victoire du FPI. Nous avons gagné ! », a-t-il dit.

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