5ème Session internationale en droits de l’homme: sept pays en conclave à Abidjan
« Nous avons enregistré plus de 130 candidatures en moins d’une semaine de l’ouverture de l’appel à candidatures pour cette session de formation, nous avons dû arrêter la réception des candidatures, en raison de la situation sanitaire liée à la Covid-19. Après analyse des dossiers, nous avons retenu 64 participants issus de 7 pays, (Côte d’Ivoire, Niger, Mali, Togo, Burkina Faso, Congo et la France) », explique Magloire N’dehi, chef du bureau d’Abidjan de la Fondation Friedrich Naumann. C’était à l’ouverture de la 5ème session internationale des droits de l’homme, qui se tient du 25 au 30 octobre 2021, à Abidjan-Cocody, autour thème : « Défenseurs des droits de l’homme et justice internationale ».
Au menu de cette rencontre, une formation certifiante en droits de l’homme à l’intention des professionnels du secteur, des étudiants, des acteurs de la société civile et des forces de l’ordre. Il y’aura également des conférences publiques, des conférences débat sur le ‘’droit d’accès à la justice”, “le mécanisme ivoirien de l’assistance judiciaire”, la justice transitionnelle, une conférence parlementaire, une conférence avec le Conseil d’Etat, ainsi que des consultations juridiques.
« La Côte d’Ivoire a connu une période difficile en 2010, au moment des élections, une période de conflit qui a fait 3000 morts avec des violations massives des droits de l’homme. A cette session, participent également des ressortissants de pays qui ont connu ou qui connaissent de graves crises avec des conséquences désastreuses sur les droits humains. Il est donc important d’accentuer la formation des acteurs », a affirmé Dr Jo Holden, directeur Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann.
Avant d’ajouter que la promotion et le respect des droits de l’homme sont au cœur des préoccupations de son institution. « Notre objectif est de contribuer à l’avènement d’une société des libertés (civiles, politiques, et économiques), notre action porte sur la formation et la sensibilisation des praticiens (avocats, magistrats, acteurs de la société civile) pour renforcer les droits humains », a-t-il dit.
« Cette session témoigne d’une forte volonté des organisateurs de session cette formation de renforcer les capacités des forces vives et de la société civile dans de nombreux Etats Africains. Renforcer les capacités par la formation c’est offrir aux défenseurs des droits les moyens de leur action. Faire la promotion des droits de l’homme. C’est aussi l’occasion de réfléchir sur les limites de l’actions de ceux-ci, dans des contextes politiques ou géographiques différents », affirme, pour sa part, Sébastien Touze, directeur de la Fondation Rene Cassin, partenaire de cet événement.
Constant Delbé, directeur de la promotion et de la protection des Droits de l’Homme, représentant le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, a salué cette initiative qui contribuera au renforcement des capacités des acteurs de la société civile de la sous-région sur la protection des droits de l’homme.
Selon lui, les Etats sont tenus à une obligation de mise en œuvre effective des engagements internationaux qu’ils ont ratifiés. Ainsi, lorsque les Ong s’activent à dénoncer les manquements de l’Etat, elles ne font qu’attirer l’attention sur le respect de ces engagements internationaux auxquels ils sont tenus. « Il est donc important que ces défenseurs des droits de l’homme (avocats et acteurs de la société civile) puissent bénéficier d’une formation adéquate sur toutes ces questions et c’est pourquoi le ministère se réjouit d’une telle formation », a-t-il soutenu.
Pour Aimée Zebeyoux, Conseillère spéciale du Président de la république, la vision du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, est de faire des droits de l’homme un facteur clé du développement de la Côte d’Ivoire, c’est pourquoi elle se félicite de la tenue de cette session de formation.
« C’est la protection de la dignité humaine qui est au cœur de la politique allemande après la deuxième guerre mondiale et c’est dans cette dynamique que s’inscrit l’Ambassade de l’Allemagne en Côte d’Ivoire », confie Martin Koever, chargé d’Affaires représentant l’Ambassadeur de l’Allemagne en Côte d’Ivoire, avant d’ajouter que la défense des droits de l’homme est un axe important de la politique allemande.
« Dans un monde frappé par les crises sanitaires, les droits humains et les libertés fondamentales sont touchés en premier chef, c’est pourquoi le gouvernement français se félicite de cette formation qui intervient juste après la consultation régionale menée par International Human Watch sur la question de l’espace civique et démocratique et le renforcement de la protection des défenseurs des droits de l’homme », affirme Dominique Boglimacci, magistrat de liaison, représentant l’Ambassade de France.
Pour Namizata Sangaré, Présidente du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDHCI), cette session permettra aux acteurs des droits de l’homme de mieux comprendre le fonctionnement des mécanismes juridictionnels internationaux afin de les saisir en cas de besoin. « Cette session est une nouvelle fenêtre pour les acteurs pour les outiller afin qu’ils participent efficacement à l’élargissement de l’espace civil démocratique » a-t-elle soutenu.
Rappelons que la première session internationale des droits de l’homme délocalisée à Abidjan a eu lieu à Abidjan en 2012.