Trafic de cocaïne en Côte d’Ivoire : 13 accusés, dont le cerveau du réseau et le chef de la police de San Pedro, condamnés à 10 ans de prison
Ce 7 mai, les juges ont tranché dans le procès d’un réseau de narcotrafiquants et condamné 13 des 19 accusés, dont l’Espagnol Miguel Angel Devesa Mera et des responsables de San Pedro, à 10 ans de prison.
C’est la fin d’un procès retentissant qui a capté l’attention en Côte d’Ivoire. Après plus de trois mois d’audiences ponctuées d’auditions et de confrontations, le tribunal du pôle pénal économique et financier d’Abidjan a rendu son verdict le 7 mai. Initialement prévu à 8h30, l’audience a débuté plus d’une heure plus tard, dans une petite salle très vite débordée. 23 accusés, dont 4 sociétés, comparaissaient pour trafic international de cocaïne, associations de malfaiteurs, coups et blessures et fraude fiscale.
Conseiller régional, chef de la base navale…
Le tribunal a finalement reconnu coupable de trafic international de cocaïne 13 personnes, dont Miguel Angel Devesa Mera considéré comme le cerveau du réseau, et les a condamnées à 10 ans de prison. Une peine qui concerne également le Colombien Gustavo Alberto Valencia Sepulveda, considéré comme « le notaire certificateur » (chargé de la vérification de la qualité de la cocaïne et à sa surveillance), ainsi que les Espagnols Picabea Carnes Aitor, l’associé de Miguel Angel Devesa Mera dans la société-écran Kibor Africa et Muniz Cadabal dit « Virus ».
Des cadres de San Pedro ont été condamnés à la même peine, à savoir le conseiller régional César Ouattara, le chef de la base navale Guy Serge Lella Kouassi et le commissaire Dosso Karamoko, chef de la police criminelle. L’homme d’affaires franco-ivoirien d’origine libanaise Hussein Taan, le gérant de l’enseigne de pâtisserie Des gâteaux et du pain et cofondateur du restaurant Pasta e Pizza, et son cuisinier Priolo Bartolo, ont également été condamnés à 10 ans de prison.
« L’accusé numéro un » Miguel Angel Devesa Mera a, en outre, écopé de 50 millions de F CFA d’amende, et 60 milliards de F CFA de dommages et intérêts à verser à l’État.
Un seul prévenu relaxé
Pour complicité dans ce même trafic, Marcelle Akpoué Assa-Bla, la gérante de Kibor Africa, et Yannick Agrey Dago, ex-directeur régional de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), ont été respectivement condamnés à 5 ans et 36 mois de prison.
Reconnu coupable de fraude fiscale, l’homme d’affaires français Dominique Amata et l’Italien Maurizio Coco, un ingénieur en bâtiment, écopent de 24 mois de prison et d’amendes de 30 millions de F CFA. Les entreprises accusées, dont 911 sécurité, Pasta e Pizza et Italia services, sont également condamnées à verser d’importantes amendes.
Un seul prévenu, le lieutenant Lamand Bakayoko, a obtenu la relaxe du tribunal. L’ex-chef de la Direction de la police des stupéfiants et des drogues (DPSD) de San Pedro avait en effet été disculpé par Miguel Angel Devesa Mera lors des auditions. Le tribunal a donné 20 jours aux accusés pour faire appel de leurs condamnations, et trois mois pour verser leurs amendes.
Source : Jeune Afrique