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Poutine lance une “opération militaire spéciale” en Ukraine

Dans un discours surprise au milieu de la nuit, le Président russe a annoncé une opération militaire dans l’est de l’Ukraine pour “protéger les gens” du Donbass. En cela, il a appelé les militaires ukrainiens “à déposer les armes”.
Vladimir Poutine s’est adressé de nouveau aux citoyens russes dans la nuit du 23 au 24 février et a annoncé que la Russie allait mener une “opération militaire” en Ukraine. Ceci en plein milieu d’une réunion du Conseil de sécurité de l’Onu.
Sputnik publie le texte intégral de son discours.
Chers citoyens de la Russie! Chers amis!
Aujourd’hui je trouve nécessaire de revenir sur les événements tragiques en cours dans le Donbass et aux questions clés de la sécurité de la Russie.
Je tiens à commencer par ce que j’ai dit dans mon message du 21 février dernier. Il s’agit de ce qui suscite notre préoccupation et une anxiété particulière, des menaces fondamentales créées grossièrement et sans cérémonies d’année en année et pas à pas par des politiques irresponsables de l’Occident à l’égard de notre pays. Je parle de l’élargissement de l’Otan à l’est et du rapprochement de son infrastructure militaire des frontières russes.
Il est notoire qu’au cours des 30 dernières années nous avons tenté avec instance et patience de s’entendre avec les principaux pays de l’Otan sur les principes d’une sécurité égale et indivisible en Europe. Nos propositions se sont heurtées constamment soit à des supercheries et à des mensonges cyniques, soit à des tentatives de pression et de chantage, alors que l’Alliance atlantique continue de s’élargir sans cesse en dépit de nos protestations et préoccupations. La machine de guerre avance et, je tiens à le répéter, se rapproche de nos frontières.
Pourquoi cela a lieu? D’où vient cette façon insolente de parler à partir de positions d’exclusivité, d’infaillibilité et de permissivité? D’où vient cette attitude indifférente et dédaigneuse envers nos intérêts et nos revendications absolument légitimes?
La réponse est claire, tout est compréhensible et évident. À la fin des années 1980, l’Union soviétique s’est affaiblie, puis s’est désintégrée. Les événements de l’époque sont une bonne leçon pour nous aujourd’hui et ont démontré d’une manière convaincante que la paralysie du pouvoir et de la volonté étaient le premier pas vers une dégradation totale et l’oubli. Il a suffi de perdre temporairement la confiance en soi pour que l’équilibre des forces dans le monde soit perturbé.
Cela a eu pour effet que des traités et des accords passés ne sont, de fait, plus en vigueur. Persuader et prier n’aide pas. Tout ce qui n’est pas du goût de l’hégémon, de ceux qui détiennent le pouvoir est proclamé archaïque, obsolète et inutile. Au contraire, ce qui leur semble utile est présenté comme une ultime vérité et est imposé à tout prix, avec insolence, par tous les moyens. Ceux qui ne sont pas d’accord, on les fera plier.
Ce dont je parle maintenant ne concerne pas que la Russie et ne suscite pas des préoccupations que chez nous. Cela concerne l’ensemble du système des relations internationales et parfois même les alliés des États-Unis. Un repartage du monde a commencé, de fait, après la dislocation de l’URSS et les normes du droit international – dont les normes fondamentales clés ont été adoptées à l’issue de la Seconde Guerre mondiale et fixaient, dans une grande mesure, ses résultats – ont commencé à empêcher ceux qui se sont déclarés gagnants de la guerre froide.
Dans la vie pratique, dans les relations internationales et dans les règles régulant ces dernières, il a fallu tenir compte des changements de la situation internationale et de l’équilibre des forces a proprement parlé. Mais il a fallu le faire de façon professionnelle, graduelle, avec patience et compte tenu des intérêts de tous les pays et de leur responsabilité. Cela n’a pas eu lieu suite à une euphorie engendrée par une supériorité absolue, en quelque sorte un absolutisme moderne, et sur fond du faible niveau de culture générale et de fatuité de ceux qui préparaient, adoptaient et imposaient des solutions avantageuses à sens unique. La situation a commencé à évoluer selon un scénario différent.
Les exemples, il ne faut pas les chercher loin. Tout d’abord, une opération militaire meurtrière a été menée contre Belgrade sans aucune sanction du Conseil de sécurité de l’Onu. L’aviation et des missiles ont été utilisés au cœur de l’Europe. Plusieurs semaines durant, des villes pacifiques et des infrastructures vitales ont subi des bombardements ininterrompus. Je me vois obligé de rappeler ces faits, car certains collègues occidentaux n’aiment pas s’en souvenir et lorsque nous leur en parlons ils préfèrent mentionner les circonstances qu’ils interprètent de la façon qu’ils jugent utile, et non les normes du droit international.
Le tour de l’Irak, de la Libye et de la Syrie est ensuite venu. L’utilisation illégitime de la force contre la Libye et le fait d’avoir dénaturé toutes les décisions du Conseil de sécurité de l’Onu sur la question libyenne ont conduit à la destruction complète d’un État, à l’apparition d’un immense foyer du terrorisme international, à une catastrophe humanitaire d’un pays en proie à une guerre civile qui ne cesse depuis plusieurs années. La tragédie qui a frappé des centaines de milliers, voire des millions de personnes non seulement en Libye, mais aussi dans le reste de la région, a provoqué un exode migratoire massif depuis l’Afrique du Nord et le Proche-Orient vers l’Europe.
Le même sort a été promis à la Syrie. Les opérations militaires de la coalition occidentale sur le territoire de ce pays, sans l’accord du gouvernement syrien et sans sanction du Conseil de sécurité de l’Onu, n’est rien d’autre qu’une agression et une intervention.

“Les Républiques populaires du Donbass ont demandé de l’aide à la Russie. Par conséquent, j’ai pris la décision de mener une opération militaire spéciale”, a-t-il déclaré dans cette allocution télévisée, beaucoup moins longue que celle consacrée à la reconnaissance de la souveraineté des Républiques susmentionnées.

Cependant, la Russie n’a pas dans ses plans d’occuper l’Ukraine, a-t-il assuré. La “démilitarisation” de l’Ukraine sera l’un des objectifs, a-t-il ajouté, ainsi que la “dénazification”.
S’adressant directement aux soldats ukrainiens, le Président les a appelés à “déposer immédiatement les armes et rentrer chez eux”.
Commentant les déclarations de Kiev sur les armes nucléaires, Vladimir Poutine a pointé que la Russie ne laisserait pas une telle éventualité se produire.
Selon lui, l’exploitation du territoire ukrainien par l’Alliance atlantique, qui s’approche des frontières russes, est inacceptable…. Lire la suite sur Sputnik

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