Côte d'Ivoire

Retour de Gbagbo : quand la manipulation des populations contrarie la réconciliation nationale

Est-ce normal qu’à la veille du retour de l’ex-président ivoirien, nos pauvres mamans se fassent encore ainsi manipuler ? Non, sinon, c’est la preuve que la réconciliation chantée depuis dix-ans est un véritable échec. Si Sieur Issiaka Diaby aux yeux de tous clame ce qui semble aux vues de ses sorties déroutantes, être la conséquence d’une guerre à sens unique, sachant que notre pays ne se retrouve guère depuis cette triste date du 19 septembre 2002, alors rien ne va du tout. Et il faut l’admettre, ce pays peut exploser à tout moment.

Quelle main noire encourage ce président dit des victimes aux yeux de la justice si parfaite de la Côte d’Ivoire ? Certains anciens cadres de la rébellions qui marchaient fièrement aux côtés de Guillaume Soro, ne sont-ils pas aujourd’hui membre du RHDP ? Où sont-ils ces Commandants de Zone qui avec fierté disaient faire la rébellion pour installer monsieur Alassane Ouattara au pouvoir ? Leurs armes et balles à l’époque, triaient-elles les victimes ? Les 3000 morts (Dioula, Baoulé, Sénoufo, Bété, Adioukrou, Dida, Agni, Attié, Gouro Ebrié, Abbey, Koyaka, Yacouba, Wobé, Guéré…, et toutes les ethnies du pays) appartenaient-ils à un seul parti politique, à une seule religion ? Les soldats et seigneurs de guerres au nom de la rébellion qui a divisé notre nation ne vivent-ils pas au beurre jusqu’à ce jour ?

A ce que je sache, ceux qui sont fait prisonniers, le sont pour la proximité avec l’ancien premier ministre et président de l’Assemblée nationale devenu principal opposant du régime! Pas pour leur lien avec la guerre de 2002 et la crise ivoirienne 2010-2011. Pourtant c’est bien pour ces crimes que monsieur Gbagbo a passé dix-ans loin des siens. Ma préoccupation est la suivante: Si avant le retour de Gbagbo, on se comporte ainsi, alors que lui réserve-t-on lorsqu’il sera sur sa terre natale ?

N’oublions pas l’épisode du partisan dont la moto a été détruite ? Incident que tous prennent pour un fait banal ou ça se dit ça et là que son problème est résolu parce qu’il a reçu une autre moto. Diantre, où allons-nous en accumulant sans résolution véritable nos crises sociales. Cet énième incident lié à la divergence politique est plutôt la preuve palpable que le pays est au bord de l’implosion et que certaines de ses zones sont risquées pour des citoyens ivoiriens, qu’ils soient pro-Ouattara, pro-Bédié, pro-Soro, pro-Affi, pro-Mabri ou pro-Gbagbo. Les actions d’Issiaka Diaby ne sont elles-mêmes pas provocatrices ?

Attention, Ouattara, Bédié, Gbagbo et consort passeront un jour, mais nous n’avons qu’un seul pays pour les générations à venir.

Mamadou OUATTARA, Journaliste, Observateur du jeu politique

Opera News

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