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Conseil de sécurité de l’Onu : le Mali demande le retrait immédiat de la MINUSMA

Communiqué N°055 du Gouvernement de la transition du Mali du 16 juin 2023 (vidéo)

Le Ministre des affaires étrangères du Mali a demandé, ce matin (16 juin 2023, ndlr), devant le Conseil de sécurité, le retrait sans délai de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), arguant notamment d’une crise de confiance entre les autorités maliennes et la Mission.

La MINUSMA semble devenir une partie du problème en alimentant les tensions communautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité, a accusé M. Aboulaye Diop qui a de plus constaté qu’après plusieurs années de déploiement des forces de la MINUSMA sur le terrain, la situation sécuritaire, qui concernait jadis le nord du pays, s’est progressivement dégradée dans les autres régions du Mali, notamment le centre.  Pour le Gouvernement du Mali, le constat est clair: la MINUSMA n’a pas atteint son objectif fondamental, a-t-il affirmé.

Insistant sur le caractère fondamental que revêt la coopération de l’État hôte, le Chef de la Mission et Représentant spécial du Secrétaire général pour la Mali, a assuré au contraire que malgré l’environnement complexe dans lequel elle opère et les restrictions à sa liberté de mouvement, la MINUSMA s’est employée à mettre en œuvre son mandat de la manière la plus efficace qui soit, évoquant notamment son soutien au processus de transition en cours.

Selon M. El-Ghassim Wane, la Mission a d’indéniables avantages comparatifs « qui peuvent et doivent » être mis plus effectivement à contribution pour appuyer l’État malien.  Il a plaidé pour un engagement encore plus soutenu du Gouvernement malien à travers un dialogue régulier avec la Mission « pour élargir le champ des possibilités et saisir les multiples opportunités qui existent, au bénéfice des populations »

L’examen stratégique interne effectué par l’ONU avec toutes les parties prenantes a confirmé que la MINUSMA reste le principal instrument international pour soutenir la paix au Mali, a souligné la France qui a relevé qu’il importe que la MINUSMA soit en mesure de mettre en œuvre son mandat, « ce qui n’est pas le cas actuellement ».  Dénonçant l’augmentation de restrictions depuis l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner au Mali, la France a souligné que les troupes de la MINUSMA ont besoin d’un soutien sans réserve et d’une pleine liberté de mouvement.  Elle a ensuite invité le Conseil à se fonder sur plusieurs des recommandations du Secrétaire général pour adapter le déploiement de la MINUSMA à ces réalités.

Dans son dernier rapport sur le Mali, le Secrétaire général établit quatre paramètres déterminant l’efficacité de l’engagement de la Mission: avancement de la transition politique; progrès accomplis dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation; liberté de circulation de la Mission, y compris pour les moyens de renseignement, de surveillance et de reconnaissance essentiels à la sûreté et à la sécurité des soldats de la paix; et enfin, capacité d’exécuter l’intégralité du mandat confié par le Conseil de sécurité, y compris les dispositions relatives aux droits humains.  Au nom des A3, le Mozambique a également proposé plusieurs pistes pour améliorer l’efficacité de la Mission, dont la protection des civils, le rétablissement de l’autorité de l’État dans les zones vulnérables, et le renforcement de la présence de la MINUSMA dans les zones critiques.  Le Conseil de sécurité doit se prononcer le 29 juin sur le renouvellement du mandat de la MINUSMA.

Au cours de cette séance, de nombreux appels ont par ailleurs été lancés en faveur de l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation, et de l’achèvement de la transition politique.  Nombre de délégations ont en outre salué la tenue prochaine, le 18 juin, du référendum constitutionnel, première étape, a rappelé le Représentant spécial, du processus devant aboutir à la restauration de l’ordre constitutionnel dans le pays.

Précisant qu’une expertise internationale a conclu que rien dans le projet de Constitution ne s’oppose à la mise en œuvre de l’Accord, y compris la prise des dispositions législatives et réglementaires relatives au cadre institutionnel et à la réorganisation territoriale, M. Wane a encouragé les parties à rechercher un consensus sur les questions qui les divisent, notant que la Coalition des Mouvements de l’Azawad, la Plateforme et une partie des Mouvements de l’Inclusivité, regroupés au sein du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP/PSD), ont indiqué ne pas se reconnaître dans le projet de Constitution.

Si tous les intervenants se sont inquiétés de la progression du terrorisme au Mali, certaines délégations se sont plus particulièrement alarmées de la situation des droits humains, notamment dans le cadre des opérations menées par les Forces armées maliennes et le groupe Wagner, à Moura en mars 2022.

De fait, pour l’Albanie, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, l’action déstabilisatrice du groupe et la menace qu’il représente pour le peuple malien et la souveraineté du pays n’ont jamais été aussi évidentes.

La Fédération de Russie a dénoncé la réaction négative au renforcement de la coopération russo-malienne, manifestation selon elle d’approches néocoloniales et du « deux poids, deux mesures », soulignant que grâce à son soutien, les Forces armées maliennes ont obtenu des résultats tangibles contre des organisations terroristes dans le centre du pays.  Décriant les « conclusions hâtives » du rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme sur l’incident de Moura, le Ministre malien a décrié pour sa part la volonté de certains États d’instrumentaliser l’ONU pour « nuire et punir le Mali pour ses choix souverains ».

Source : Nations Unies

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