
Les autorités américaines se félicitent de la Déclaration de principes signée samedi dans la capitale qatarie, entre la RDC et le M23, établissant notamment un cessez-le-feu permanent et l’ouverture de négociations directes pour un accord de paix global d’ici le 18 août 2025. Les USA y voient la continuité de l’accord RDC-Rwanda signé en juin à Washington.
Les États-Unis ont salué samedi la signature à Doha d’une Déclaration de Principes entre le gouvernement congolais et l’Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23), un accord également accueilli favorablement par la MONUSCO et le Rwanda qui y voient une avancée majeure vers la paix dans l’Est de la RDC.
« Les États-Unis saluent la signature de cette Déclaration de Principes entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et les représentants de l’Alliance des rivières du Congo/Mouvement du 23 mars », a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du Département d’État américain dans une note transmise à APA, qualifiant cette signature d’« étape significative vers l’avancement d’une paix durable et de la stabilité dans la région des Grands Lacs ».

Washington a particulièrement mis en avant le rôle du Qatar dans ce processus. « Nous exprimons notre sincère gratitude à l’État du Qatar pour son rôle critique dans la facilitation de ce processus. Le leadership et le dévouement du Qatar à favoriser le dialogue entre la RDC et le M23 ont été instrumentaux pour soutenir une résolution pacifique du conflit », a souligné la porte-parole américaine.
Un accord qui s’appuie sur l’initiative de Washington
Le Département d’État a placé cette Déclaration de Principes dans la continuité directe de l’accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda le 27 juin dernier à Washington D.C., négocié sous l’égide américaine. L’accord de Doha prévoit d’ailleurs l’ouverture de négociations directes en vue d’un accord de paix global, à conclure au plus tard le 18 août 2025, « en cohérence avec l’accord signé le 27 juin dernier à Washington ».
Les États-Unis encouragent les parties à « respecter leurs engagements sous la Déclaration de Principes et à continuer les discussions nécessaires pour parvenir à un accord de paix complet », réaffirmant leur engagement à « conduire les progrès vers une paix dans l’est de la RDC qui aboutisse à la restauration de l’autorité de la RDC et à une gouvernance inclusive ».
Large soutien international à l’initiative
La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a également salué cet accord qu’elle qualifie d’« essentiel sur la voie d’une paix durable », selon un communiqué parvenu à APA. L’organisation onusienne a encouragé les parties à respecter leurs engagements, notamment le cessez-le-feu, la protection des civils et le retour volontaire des déplacés.
La MONUSCO a réaffirmé sa disponibilité à appuyer la cessation des hostilités et la mise en place d’un mécanisme de vérification crédible pour en assurer le suivi, exhortant les signataires à « agir de bonne foi à chaque étape du processus » et à « accorder la priorité aux aspirations du peuple congolais ».
Le Rwanda salue un « pas significatif »
Le gouvernement rwandais a, de son côté, salué « un pas significatif vers la résolution pacifique du conflit » dans l’Est de la RDC, soulignant que ce texte s’attaque aux causes profondes de l’instabilité tout en restaurant la sécurité dans la région.
Kigali a rendu hommage à la médiation du Qatar, « appuyée par les États-Unis, l’Union africaine et les initiatives conjointes de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la SADC », réaffirmant sa volonté de contribuer à la paix et au développement économique dans la région des Grands Lacs.
Sept engagements principaux
Signé par Samba Sita Mambo, représentant du président congolais, et Benjamin Mbonimpa, secrétaire permanent de l’AFC/M23, le document énonce sept volets principaux. Les parties s’engagent à résoudre leurs différends par des moyens pacifiques, à rejeter la rhétorique hostile et à réaffirmer leur attachement à l’intégrité territoriale de la RDC.
L’accord prévoit un cessez-le-feu permanent, incluant la fin des attaques, de la propagande haineuse et des tentatives de conquête de nouvelles positions, sous contrôle d’un mécanisme de surveillance et de vérification. Des mesures de confiance sont également prévues, notamment la libération de prisonniers d’intérêt par un mécanisme facilité par le CICR.
La restauration complète de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire est mentionnée comme une conséquence logique d’un accord de paix, les parties s’engageant à faciliter le retour sûr et digne des déplacés et réfugiés, en accord avec le droit international humanitaire.
Cette Déclaration marque une nouvelle étape dans les efforts régionaux et internationaux pour pacifier l’Est de la RDC, en proie à des violences armées depuis des décennies, avec les États-Unis jouant un rôle de facilitateur majeur dans ce processus diplomatique.
Source : APA



