Pour l’heure, peu de détails ont filtré sur la teneur des discussions mais l’initiative du pouvoir semble déjà vouée à l’échec tant le climat est tendu.
Pour s’en convaincre, il suffit de constater qu’en parallèle à ce dialogue national organisé par le président Macky Sall, un contre-dialogue devait démarrer également ce mercredi soir (31.05.2023) sous l’égide du F24, cette jeune coalition qui regroupe plus d’une centaine de partis d’opposition et d’organisations de la société civile
Le coordinateur du F24, Mamadou Mbodj, explique pourquoi il n’attend rien du dialogue côté pouvoir. Pour lui, le principal problème réside dans la possible candidature de Macky Sall à un troisième mandat. Or, il doute fort que cette question soit abordée : “Si ce problème n’est pas posé dans le dialogue, il n’apportera rien au Sénégal parce que c’est le statu quo qui va prévaloir. S’il y a une violence permanente, une insécurité totale, tout cela a pour origine le troisième mandat. Au-delà des questions de la cherté de la vie, il y a la question de la sécurité et la question des libertés publiques. Et c’est ça qui préoccupe les populations parce que là où il n’y a pas de paix, il n’y a pas de stabilité. Et donc si cette question là n’est pas réglée, rien ne sera réglé dans ce pays.”
Programme encore flou
Le pouvoir n’a pour le moment pas dit grand chose sur le contenu des discussions : on en saura peut-être plus dans les jours à venir. Le président Sall a pris soin de convier officiellement de larges pans de la société pour “échanger et bâtir des consensus sur des questions majeures relatives à la vie nationale et à l’avenir du pays”. Le problème c’est qu’une grande partie de l’opposition a décidé de boycotter le dialogue à commencer par le Pastef d’Ousmane Sonko. Et c’est d’ailleurs ce dernier qui fait sans-doute planer la plus grosse ombre sur le dialogue national voulu par le pouvoir.
Source : DW