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Microfinance digitale : les institutions de microfinance réfléchissent sur l’avenir du secteur  

L’Association professionnelle des services financiers décentralisés (APSFD) de Côte d’Ivoire a organisé en collaboration avec la Société des technologies et de l’ingénierie informatique (2T2I) un workshop, destiné aux dirigeants et responsables des SFD autour du thème : « Microfinance digitale & conformité : Innover, sécuriser, inclure ». C’était le jeudi 12 juin 2025, à Abidjan-Cocody.

L’objectif de cette rencontre est de partager les meilleures pratiques, solutions technologiques et retours d’expériences liés à la digitalisation du secteur de la microfinance en assurant la conformité et la résilience des opérations.

« Dans un environnement en constante mutation où les institutions de la microfinance font face aux nouveaux défis (digitalisation, accélération des services, exigences en matière de conformité et nécessite d’assurer l’inclusion financière, tout en maitrisant les risques. Il est donc important de renforcer les capacités des institutions de microfinance en matière digitalisation et de conformité », explique Charles Da, représentant le directeur exécutif de l’APSFD, Cyrille Tanoé.

Dans la présentation, Silim Mbazara, Business développement manager de Talys (partenaire technique du projet) a exposé à l’auditoire les avantages liés à digitalisation des services. A savoir, le gain de temps opérationnel, la réduction des erreurs manuelles et la traçabilité renforcée des opérations.

Talys est une entreprise tunisienne experte en transformation digitale et système d’information, présente en Côte d’Ivoire depuis 2023.

Selon le formateur ; un Système intégré de gestion (SIC intégré) au processus métier permet aux SFD de piloter en temps réel le cycle de vie de l’usager, du KYC à l’octroi de crédit, en passant du recouvrement jusqu’aux reporting règlementaires.

« Une conformité automatisée (AML/KYC/ audit) permet d’automatiser les contrôles réglementaires dans les SIG, de renforcer la sécurité et éviter les sanctions et simplifier les audits, faire des alertes automatiques sur les transactions suspectes, archivage des pièces KYC et gestion des échéances réglementaires, ainsi qu’une opération automatique des rapports BCEAO/ CIF/COBAC. Au niveau des E-payment, elle permet d’offrir des services des paiements digitaux à ses partenaires et disposer d’un outil d’agrégation des comptes bancaires, des paiements via mobile money, USSD ou QR Code, avec des passerelles bancaires et la réduction des fils d’attente et de gestion de liquidité », a-t-dit. Autant dire que ce système moderne permet aux SFD de gagner en performance, en conformité et en proximité avec les clients, etc.

La digitalisation permet également une Data visualisation & pilotage dynamique. En effet, une couche BI (Business Intelligence) intégrée au SIG permet aux dirigeants de prendre des décisions basées sur des données fiables (tableaux de bord temps réel : portefeuille, risque, encours, impayés ; suivi de la rentabilité par agence ou produit, ; meilleure anticipation des dérives),

Nous avons aussi une sécurité & traçabilité des accès : Un SIG conforme aux normes modernes de sécurité (IAM, logs, droits par profils, MFA) rassure les partenaires et régulateurs, en terme de journalisation des accès et opérations, gestion des habilitations selon la politique d’accès et sauvegarde automatique et restauration rapide, enfin une évolutivité & interopérabilité : un SIG modulaire permet aux SFD d’ajouter de nouveaux services (nano-crédit, produits d’épargne, assurance, etc.) sans réécrire le système (APIs ouvertes pour s’interconnecter avec des Fintech ou la BCEAO, ajout facile de modules ou de canaux digitaux et réduction des coûts de refonte future).

C’est à juste titre qu’il a indiqué que la digitalisation des services de la microfinance n’est pas un luxe mais une nécessité stratégique.

Dans son intervention Paul Eric Sahly, directeur général adjoint de de 2T2I, a indiqué la réglementation de la BCEAO fait désormais obligation aux institutions de microfinances d’avoir une niveau digitalisation avancé qui va leur permettre de gérer leur métier, de bout en bout (le reporting , l’octroi de crédit, le recouvrement) de façon entièrement digitales grâce à un cloud souverain « c’est une solution flexible et moins coûteux », a-t-il dit.

Selon les statistiques, le taux de pénétration du téléphone mobile en Côte d’Ivoire est de 185%, et 108% pour l’internet mobile, 82% pour le mobile money. Le taux de couverture du réseau mobile dans le pays est de 86% et le ratio de Smartphone est de 1,2/Habitant, soit environ 89% de personnes ont un smartphone en Côte d’Ivoire (ARTCI, 2024). Dans le même temps, le taux de bancarisation est passé de 17,21% en 2017 à 31,2% en 2023 grâce à l’usage accru du mobile money. L’utilisation des services microfinances est passée de 8,3% à 12,4% quand l’utilisation des services monnaies électroniques est passé de 46% à 81% (chiffres officiels). Autant dire que la microfinance digitale est une mine d’or sur laquelle, il convient de surfer.

Ey

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