Beugré Mambé : « dans 2 ou 3 ans, il n’y aura plus d’ingénieurs de génie civil en Côte d’Ivoire »
« Dans deux ou trois ans, il n’y aura plus d’ingénieurs de génie civil dans l’administration, ceux qui sont là, ce sont ceux qui sont à la retraite que l’Etat a récupéré pour renforcer son dispositif de conception et de contrôle. Pourtant, dans le plan national 2021-2025, tous les grands projets sont des chantiers de génie-civil (bâtiments, aménagements, travaux publics », a déclaré le gouverneur du District Autonome d’Abidjan, Beugré Mambé. C’était à l’occasion du lancement de l’Ecole supérieure de conduite de travaux (ESCT) d’Abidjan, le 22 février 2022, à Abidjan-Plateau.
C’est pourquoi, il a exhorté les ingénieurs du secteur à unir leurs forces pour préparer la relève.
Selon luin c’est un dévoir pour les anciens d’offrir à la Côte d’Ivoire le meilleur de d’eux-mêmes pour permette aux jeunes générations de profiter de l’héritage que leur expérience leur a permis de constituer afin que le métier d’intérieur de génie civil soit revalorisé dans ce pays. 
« Je ne connais pas un pays qui a pu se développer en dehors des bâtiments et des travaux publics. C’est pourquoi on dit celui qui investit dans le bâtiment génère 3 fois dans l’économe. Le progrès d’une nation passe toujours par les génies civils », a-t-il dit.
A en croire cet ingénieur des travaux public devenu gouverneur puis ministre, après la 2è guerre mondiale tous les pays qui ont été en guerre ont lancé de grands chantiers de reconstruction qui ont impactés leurs économies. Ce, grâce à de grands ingénieurs rompus à la tâche.
C’est à juste titre qu’il s’est félicité de la création d’une école de conducteurs de travaux par un ancien ingénieur (Kragba Maurice, 40 ans d’expérience dans le secteur) qui permettra de renforcer le dispositif de la Côte d’Ivoire dans les grands secteurs (l’hôtellerie, les écoles, les universités, les ponts, construction des barrages).
Pour le gouverneur du District autonome d’Abidjan, le métier d’ingénieur de génie civil n’est pas un métier facile. C’est pourquoi, il s’est félicité de ce que, dans la formation dispensée par l’ISCT, l’accent sera mis sur la pluralité des connaissances (une connaissance technique, une psychologie de connaissance des hommes, une connaissance juridique).
« il faut avoir une connaissance managériale, il faut être psychologue, imaginez que vous avez un chantier de 5000 milliards à livrer en 3 mois, il vous faut de la psychologie pour choisir les guerriers pour mener à bien cette mission, il vous faut la connaissance du droit du travail pour connaitre heures supplémentaires pour éviter les grèves sur le chantier, il faut également une gestion financière (planning), et la question de l’environnement (les études d’impact environnementales), autant dire que gérer donc un chantier nécessite une grande rudesse intellectuelle . », a-t-il indiqué.
Eugène YAO
