Pr. Abodo Jacko (endocrinologue-diabétologue) : « la prévalence du diabète est passée de 5% à 10% »

« Il n’y a pas que le diabète de type II qui prend des proportions épidémiques, même le diabète de type I s’invite dans la prévalence. De moins de 5%, il y a 10 ou 20 de prévalence, le diabète a atteint aujourd’hui environ 10%, autant dire que, c’est un véritable défi épidémiologique. Selon l’OMS, lorsqu’une pathologie atteint 30%, elle est déclarée maladie de santé publique, c’est pourquoi une vigilance accrue s’impose, tant chez les praticiens que chez les populations », a déclaré Pr. Abodo Jacko, chef de service endocrinologie de l’Hôpital militaire d’Abidjan (HMA) et au Chu de Yopougon, par ailleurs, président de la Fédération internationale de diabète-région Afrique. C’était le 23 décembre 2024, à l’occasion de la 5ème édition de l’arbre de noël des enfants diabétiques, à l’Hôpital militaire d’Abidjan (HMA).
Selon lui, le diabète reste un fléau majeur des temps modernes avec, malheureusement, un nombre important de décès et de nouveaux cas enregistrés chaque année. C’est pourquoi, il se félicite des actions comme celle de l’Association pour la santé de la femme et de l’enfant diabétique (Asfed) qui s’inscrit dans les actions menées par la fédération internationale des personnes vivant avec le diabète.
Pour le Pr. Abodo, l’association des diabétiques de Côte d’Ivoire a mis en place, entre 2012 et 2022, trois projets majeurs : le projet de la déconcentration de la prise en charge du diabète en Côte d’Ivoire qui a permis la mise en place d’une trentaine de de micro-cliniques sur l’ensemble du territoire ivoirien, le projet de prise en charge des pied-diabètes pour éviter les amputations et les risques de dépressions chez les sujets diabétiques et le projet de prise en charge du diabète chez ‘’tensionnaires’’ ainsi que du diabète associé à la grossesse ; autant de projets approuvés au niveau de la Fédération internationale de diabète avec des partenaires locaux, notamment le ministère de la santé et de la Couverture maladie universelle.
Le président Abodo ajoute qu’en Afrique, il y a le projet du registre du diabète pour permettre d’avoir des données fiables au niveau du diabète, sans passer par des extrapolation, le guide international du diabète et le projet de recrutement continue de l’ensemble des associations des pays africains afin de mener un grand plaidoyer pour la gestion du diabète en Afrique afin de rechercher des financements pour aider les populations qui sont dans des conditions vulnérables et surtout pour les enfants diabétiques, car « au-delà du traitement, il y a la pris en charge psychologique. Beaucoup d’enfant diabétique ont des capacités mais sont isolés, à côté de cela, il a y aussi le problème du stylo à insuline plutôt que des seringues à insuline, la pompe à insuline portable injecté sous programmation (environ 1 million F CFA), des packs à glycémie (environ 50 000/mois.
Autant de projets qui tiennent à cœur au président de la Fédération internationale de diabète-région Afrique dont le mandat expire en mars 2025 mais pourrait se poursuivre s’il arrivait à être retenu comme vice-président au niveau mondial. Mais avant, il y a le Congrès africain d’endocrinologie-pédiatrie en février prochain à Abidjan qui sera une occasion de porter un plaidoyer pour la région Afrique en faveur des enfants diabétiques qui constitue une préoccupation majeure.
Ey