Interpellé le 10 janvier 2025 pour espionnage : l’activiste burkinabè Alino Faso retrouvé mort dans sa cellule à Abidjan
Voir le Communiqué du procureur de la République près le Tribunal de Première instance d'Abidjan

Interpellé le 10 janvier à Abidjan pour espionnage au profit d’un Etat étranger, l’activiste burkinabè Traoré Alain Christophe, alias Alino Faso, a été retrouvé mort dans sa cellule, le jeudi 24 juillet 2025, à l’Ecole de Gendarmerie d’Abidjan. Ce décès tragique a été rendu public par le procureur de la République près le Tribunal de Première instance d’Abidjan, Koné Braman Oumar, dans un communiqué publié ce dimanche 27 juillet 2025.
« Il ressort des conclusions du médecin légiste que Monsieur Traoré Alain Christophe s’est pendu à l’aide de son drap de lit, après avoir tenté sans succès de s’ouvrir les veines du poignet », a indiqué le procureur dans son communiqué.

Influenceur très actif sur les réseaux sociaux, Alino Faso, âgé d’une quarantaine d’années, était un soutien engagé du régime militaire au pouvoir au Burkina Faso, où l’annonce de son arrestation en Côte d’Ivoire avait suscité émoi et indignation. D’abord porté disparu, son arrestation avait dû être révélée par le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, le 15 janvier 2025. « Personne n’est porté disparu en Côte d’Ivoire. Je peux vous confirmer que M. Alain Traoré a été interpellé, une procédure est en cours. Il a été arrêté en bonne et due forme », avait déclaré à la presse le ministre Amadou Coulibaly.
Alino Faso avait été interpellé le 10 janvier 2025 et « poursuivi pour les faits d’intelligence avec des agents d’un Etat étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d’Ivoire ou à ses intérêts économiques essentiels, complot contre l’autorité de l’Etat, diffusion de nouvelles fausses de nature à entraîner une atteinte au moral de la population, rassemblement des renseignements de nature à nuire à la Défense nationale dans l’intention de les livrer à un Etat étranger et espionnage. »
Traoré Alain Christophe, alias Alino Faso, était installé en Côte d’Ivoire depuis 2021 avec sa famille et y avait notamment ouvert un restaurant.
Il était également soupçonné d’entretenir des liens très étroits avec un groupe d’influenceurs burkinabè dénommés les « bataillons d’intervention rapide de la communication (BIR-C)« , des partisans des militaires au pouvoir au Burkina et très actifs sur les réseaux sociaux.
Ci-dessous, l’intégralité du communiqué du procureur de la République.
W.B




