Côte d'IvoireDéveloppement

CAP Green 2025 : le secteur privé invité à jouer une part active dans le financement des CDN

La 2ème édition du Forum CAP Green organisée par la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), en collaboration avec le cabinet Africa Energy Transition Services (AETS), du 22 au 23 avril 2025, s’est ouverte, ce mardi 22 avril 2025, à la Maison des Entreprises, à Abidjan-Plateau autour du thème : « Le secteur privé, catalyseur des CDN (Contributions déterminées au niveau national) pour une Afrique résiliente :  de l’ambition à l’impact ».

Plusieurs thématiques ont été abordés au cours de cette journée : A savoir : le biocarburant, les innovations vertes, capture de CO2 et méthane;  les villes durables, la biodiversité, l’accord de Paris, etc.

Dans son intervention, le ministre de l’environnement, du développement durable et de la Transition écologique, Jacques Assahoré Konan, parrain de cet événement, a salué la mise en place de cet espace de dialogue, initié par la Cgeci, qui, a-t-il-dit, est une initiative d’envergure face à la crise climatique qui appelle à une prise de conscience collective mais surtout à l’action.

« Le changement climatique n’est plus une menace lointaine, il constitue un risque immédiat, tangible et structurel. Il bouleverse nos modèles agricoles, déstabilise les équilibres publics, met sous pression nos infrastructures et nos systèmes énergétiques et désorganise nos circuits d’approvisionnement. Il expose nos entreprises à une instabilité croissante liée à la raréfaction des ressources, la volatilité des prix et la perturbation des chaines de valeurs et à des risques réglementaires et réputationnels accrues », a-t-il soutenu.

Selon lui, les pertes économiques liées au changement climatique se chiffrent aujourd’hui à des millions de dollars. La Côte d’Ivoire pourrait perdre 13% de PIB d’ici 2050 (selon le rapport de la Banque mondiale 2024), 1 million 630 000 personnes pourraient basculer dans la pauvreté et la Côte d’Ivoire ne pourrait accéder à la catégorie des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure comme le souhaite le Président de la République.

« Dans ces conditions, le rôle du secteur privé, à côté du secteur public, apparaît crucial.  Il doit être catalyseur de solution, accélérateur d’innovation, pilier du financement climatique et acteur d’anticipation stratégique. Cela suppose la transformation nos économies grâce à un apport indéniable du secteur privé, notamment dans le cadre du projet CDN.  C’est à juste titre que gouvernement entend nouer des partenariats stratégiques avec les différentes faitières du secteur privé dans le cadre d’une transition écologique juste et équitable », a affirmé le ministre Jacques Assahoré.

« Dans un contexte général d’aide au développement et de nécessité d’agir pour le climat, il apparait essentiel de mettre en avant des solutions concrètes portées par le secteur privé pour relever le défi de financement et susciter davantage d’investissement pour le climat sur le continent afin de montrer que malgré tout cette dynamique se poursuit et se doit de se construire pour devenir plus durable », a déclaré Christian Fassinou, Senior Partner Chez AETS.

Avant d’ajouter que cette rencontre se tient autour des 3 000 milliards de dollars nécessaires à la transition de l’Afrique et 36 milliards de dollars nécessaires à l’atteinte des objectifs climatiques pour la Côte d’Ivoire. Une occasion d’identifier les instruments financiers innovants et d’extraire les dynamiques sectoriels qui sous-tendent cette transition. « C’est une occasion d’identifier les enjeux majeurs, tout en mettant les place des solutions novatrices et les pratiques inspirantes pour un avenir durable et résilient », dira-t-il.

Bernard Koffi, chef de la Division environnement et climat de la Cedeao, repressentant Massandjé Touré Litsé, commissaire aux Affaires économiques et à l’Agriculture de la Cedeao  a souligné le rôle important du secteur privé dans la mobilisation du financement pour la mise en œuvre des CDN. « Un rôle qui devrait être renforcé en tirant profit d’un environnement propice, notamment grâce à un cadre réglementaire qui sécurise davantage les investissements et facilite la mobilisation des capitaux privés dans les secteurs clés comme les énergies renouvelables, l’agriculture durable et les infrastructures vertes », a-t-il dit.

Aussi, a-t-il rappelé, que les mécanismes de coopération définie à l’article 6 de l’Accord de Paris offre l’opportunité de mettre en place des cadres institutionnels et juridiques pour permettre aux porteurs de projets en Afrique (public ou privé) de pouvoir accéder de manière directe, équitable et simplifier au mécanisme de financement climatique, notamment un marché de carbone et d’autres instruments innovants. C’est dans ce contexte que la Cedeao a adopté une stratégie régionale climat en 2022, et s’est engagé dans le développement de l’initiative régionale du marché du carbone à l’échelle régionale avec pour objectif de structurer un marché crédible, inclusif et transparent permettant aux Etats mais aussi aux entreprises de valoriser leurs efforts de réductions d’émissions de gaz à effet de serre tout en générant des ressources nouvelles. Ceci afin de répondre aux besoins de certains Etats membres qui font face à des difficultés pour mettre en place leurs cadre institutionnel et réglementaire de marché carbone

Dans cette perspective, la Cedeao a appuyé certains Etats membres dans l’atteinte de leur CDN et à évaluer les besoins en financement de 294 milliards de dollars et avec 82 milliards de dollars de mise en œuvre pour les CDN conditionnels.

Le représentant de la Cedao a saisi l’occasion pour saluer le gouvernement ivoirien pour la mise en place d’un bureau de marché carbone et un certain nombre de mesures relatives à la fiscalité environnementale.

Selon lui, le Cap Green est une étape importante dans la démarche collective car il marque une volonté commune de passer de mots aux actes et l’intention à l’impact.

Quant à Eric Thiam Sabathess , vice-président, représentant le Président de la Cgeci, il a indiqué que la planète fait face depuis quelques années à des problèmes environnementaux majeurs.

« Les études révèlent que seule une politique de développement économique responsable soft en carbone pourrait permettre de limiter l’impact négatif sur l’environnement et garantir une planète fiable aux générations futures. Or, pour diverses raisons,  cette quête de ce qui devrait être un objectif commun ne semble pas faire l’unanimité. L’engagement international à travers l’accord de Paris, en 2004,  n’a pas produit les résultats escomptés, notamment les nations pollueurs. le bilan du financement  reste mitigé et l’avenir dans ce domaine reste imprévisible, à la date de février 2025 fixée par la convention cadre des Nations-Unies pour recevoir les contributions des Etats (Les CDN), seulement une dizaine  d’Etats ont pu atteindre cet objectif, le délai a donc été  repoussé ».

Mais pour Eric Thiam, en dépit de cela, l’Afrique avec sa contribution de 4% aux Emissions de gaz à effet de serre sert de modèle aux autres continents. Mieux,  la Côte d’Ivoire a revu à la hausse  ses ambitions en les faisant passer de 28 à 30% . Et pour cela, il faudra mettre en œuvre 27 mesures inconditionnelles, ce qui nécessite 13 mille milliards FCFA.  C’est dans cette dynamique qu’intervient cette deuxième édition du Cap Green qui vise à catalyser l’engagement du secteur privé pour attirer les investissements pour le financement climatique en Afrique. L’événement prend fin ce mercredi.

Ey

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page

Adblock détecté

S'il vous plaît envisager de nous soutenir en désactivant votre bloqueur de publicité