Politique

A propos du Niger/Laurent Gbagbo : « On peut libérer Bazoum par la parole »

« Le problème qui se pose au Niger est un cas d’école pour tous les africains mais je crois que les africains n’étudient pas assez l’histoire des autres peuples. C’est pourquoi, ils sont souvent paniqués devant ce qui arrive », a déclaré l’ex-chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo ; C’était lors de sa première grande conférence, depuis son retour de prison, le mardi 22 août 2023, à Abidjan-Cocody.

Pour l’ancien prisonnier de scheveningen, les coups font partie du quotidien des pays africains.

« Les coups d’Etat, il y en a beaucoup. Il y a eu combien de coups d’Etat au Nigéria depuis l’indépendance ?  Il y a combien de coups d’Etat au Bénin ?  il y a combien de coups d’Etat au Togo ; Il y a combien de coups d’Etat au Ghana ?  On sait qu’il y a eu un coup d’Etat en Côte d’Ivoire, il y a combien de coups d’Etats au Libéria ?   Sanglants, où les dignitaires du régime ont été fusillés au bord de la mer. En Sierra Leone ? En Guinée, la liste est longue », explique cet historien.

Avant d’ajouter « dans tous les pays de la Cedeao, il y a eu combien de coups d’Etat ? Nous vivons avec les coups d’Etat, les coups d’Etat font partie de notre agenda politique. Il ne faut pas se mentir et croire que parce qu’on a élevé la voix et qu’on dit qu’on va aller envahir le Niger militairement, on va mettre fin aux coups d’Etat, c’est faux, parce que beaucoup d’entre eux, ce sont des faiseurs de coups d’Etat ».

Pour l’ex-président Laurent Gbagbo, le mal est dans le fruit. « Quand quelqu’un dit tu as droit à 2 mandats, pas plus et qu’au deuxième mandat tu tripatouilles la constitution pour te faire un 3è mandat, puis un 4è mandat, puis un 5è mandat, qu’est-ce que tu fais ?  C’est un coup d’Etat   Il y a en a qui même qui ont suspendu les partis d’opposition dans leurs pays et puis ils viennent dire il va aller en guerre POUR mettre la démocratie et chez toi ? (Rires). C’est un jeu de mensonges et c’est contre ça que je me révolte », confie-t-il.

Parlant de ses relations avec les autorités du Niger , il affirme ceci :

« Je connais Bazoum, c’est un copain. Je connais la maison de Bazoum à Niamey, je suis allé plusieurs fois là-bas. Issouffou est venu ici chez moi, IBK du Mali est venu ici plusieurs fois, Il est allé voir ma maman et mon papa qui vivaient encore au village   mais je vous dis, il ne faut pas mentir. On ment quand on laisse croire aux gens qu’on veut aller au Niger pour aller installer Bazoum dans un fauteuil démocratique mais c’est faux, ce n’est pas pour cela qu’on va. On est pistonné, c’est un coup pour le gaz, l’uranium, le pétrole. Bazoum a été renversé, il n’est pas le seul, ni le premier à être renversé. Mais il faut se mettre en position, discuter pour qu’il soit libéré mais lui fait croire qu’on va le réinstaller au pouvoir, on lui ment, le coup d’Etat est consommé. C’est cela ma position ».

Au nombre des solutions, Laurent Gbagbo propose la refondation de la Cedeao. Selon lui, les gens qui la dirigent perdent pied « et ce sont les gens d’une certaine tendance qui parle plus fort », dira-t-il. .

Aussi dira–il,  le problème de la Cedeao, c’est dans les pays francophones, les anciennes colonies françaises où il y a des problèmes (Guinée, mali, Burkina, Niger) alors qu’avant il y a des problèmes ailleurs mais aujourd’hui les pays non francophones sont un peu tranquilles  mais  ce n’est pas le cas dans les pays francophones,  Bazoum est un petit gars dans l’analyse, il faut qu’on milite pour que Bazoum soit libéré, il faut qu’un chef d’Etat de la sous-région accepte de le recevoir, comme ça on aura vidé le problème, du côté émotionnel ».

Mieux dira-t-il « que cette force en attente de la Cedeao qui s’empresse à aller réinstaller Bazom dans ces fonctions se réunisse pour faire un plan contre le terrorisme, ces terroristes qui se sont signalés en Côte d’Ivoire, qu’on voit au Mali, au Burkina, au Niger, en Guinée, on peut y envoyer cette force en attente contre le terrorisme sur toute la superficie de l’Afrique de l’Ouest   et non pas pour chercher à aller libérer Bazoum pour le réinstaller au pouvoir. Bazoum peut être libéré par la parole, par la négociation .. Je ne souhaite pas que la guerre ait lieu, ce serait la guerre la plus idiote… c’est chaque peuple qui construit son histoire, il n’y a pas d’indépendance sans souffrance ».

Eugène YAO             

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