Moyen-Orient : le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran
L’homme s’était rendu dans la capitale pour assister à la prestation de serment du nouveau président iranien.
Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a été tué dans une frappe mercredi à Téhéran, a annoncé le mouvement islamiste palestinien en accusant Israël, pays contre lequel il est en guerre à Gaza depuis près de dix mois.
Israël a juré de détruire le Hamas après une attaque sans précédent menée par ce mouvement contre le sol israélien le 7 octobre et a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza.
Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique iranienne ont annoncé que «la résidence d’Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a été touchée à Téhéran, et (…) lui et l’un de ses gardes du corps sont tombés en martyrs», selon un communiqué sur leur site d’information Sepah. Ils n’ont pas précisé dans l’immédiat les causes de «l’incident» et annoncé l’ouverture d’une enquête.
Sollicitée, l’armée israélienne n’a pas souhaité faire de commentaire.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a condamné dans un communiqué le «lâche assassinat» du chef politique du Hamas.
Moussa Abou Marzouk, un responsable du bureau politique du Hamas, a déclaré dans un communiqué que cet «acte lâche, ne restera pas sans réponse».
Ismaïl Haniyeh, qui avait rejoint le Hamas en 1987, s’était fait connaître en 2006 en devenant Premier ministre de l’Autorité palestinienne après la victoire surprise de son mouvement aux législatives.
Il avait été élu chef du bureau politique du Hamas en 2017, succédant à Khaled Mechaal, et vivait en exil volontaire au Qatar.
Dans son offensive à Gaza, l’armée israélienne a tué plusieurs membres de la famille d’Ismaïl Haniyeh, dont trois de ses fils et quatre petits-enfants.
Début juillet, l’armée avait dit que «de plus en plus de signes» laissaient présager que le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, avait été tué dans une frappe qu’elle avait menée dans la bande de Gaza. Mais aucune confirmation de sa mort n’a été annoncée.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1’197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l’armée.
En riposte, Israël a lancé une offensive d’envergure qui a fait jusqu’à présent 39’400 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d’indications sur le nombre de civils et de combattants morts.
Au pouvoir à Gaza depuis 2007, le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne.
Trois civils – une femme et deux enfants – ont été tués dans la frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale libanaise, selon le ministère de la Santé libanais.
Le Hezbollah, armé et financé par l’Iran, n’a pas confirmé la mort de Fouad Chokr.
L’Iran ne reconnaît pas l’État d’Israël et a fait du soutien à la cause palestinienne un élément central de sa politique étrangère depuis la Révolution islamique de 1979.
Lors de son discours d’investiture mardi, Massoud Pezeshkian, a dénoncé les «crimes» d’Israël dans le territoire palestinien.
«Ceux qui fournissent les armes qui tuent les enfants à Gaza ne peuvent pas donner des leçons d’humanité et de tolérance aux autres», a-t-il déclaré en faisant référence aux États-Unis, alliés d’Israël.
La Turquie a condamné mercredi «l’ignoble assassinat» d’Ismail Hanyeh, proche du président turc Recep Tayyip Erdogan, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
«C’est un assassinat politique tout à fait inacceptable, et cela va aboutir à une escalade ultérieure des tensions», a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, à l’agence de presse publique RIA Novosti.
Source : AFP