Foncier à Songon Agban : l’ONG Jury International PDH demande une intervention de l’État pour défendre les droits coutumiers
Foncier rural
Ce vendredi 9 novembre 2024, Tausciagnon Grah Kouassi, président fondateur de l’ONG Jury International PDH, a tenu un point de presse au sujet du rapport d’enquête relatif au litige foncier entre le village de Songon Agban, propriétaires terriens et les habitants allogènes. Lors de cette intervention, M. Tausciagnon Grah Kouassi a dénoncé les violations des droits coutumiers des familles détentrices du droit d’usage des terres, en lien avec le lotissement N°1520241 MCLOU/DGUF/DU SDAF du 11 septembre 2015, qui concerne le réaménagement d’une zone dénommée Songon Bite.
Au cours de son discours, M. Grah Kouassi a rappelé l’historique des relations entre les différentes communautés avant de critiquer les manœuvres de M. Loba Moussan Barnabé, chef de la communauté Attié allogène installée dans le village de Songon Agban Attié. « Les Ebriés de Songon Agban ont accueilli au temps jadis 5 personnes d’ethnie Attié dont Atsin ;Djahou Amoussan ; Ntcho Ncho ; Atsin Atsin et Atsin Yapo Joseph avec leur femmes en quête de mieux être. Logé au sein des familles Ebriés et accompagnant leurs tuteurs dans des champs, la notabilité de ce village décidera de les installer sur les sites de la plantation pour leur permettre d’être plus proche des plantations dans lesquelles ils travaillaient. Vu que leur nombre augmentait, les Attiés les ont autorisés à créer leur propre plantation sous contrat pour lesquels ils prenaient 2/3 de la production annuelles et reversaient 1/3 aux propriétaires terriens. Ils furent aussi autorisés à se choisir un chef de communauté pour lequel la validation du chef du village de Songon Agban était recherché. L’harmonie y régnait jusqu’à l’arrivé de monsieur Loba Moussan Barnanbé à la tête de la communauté »», a précisé M. Grah Kouassi, président de l’ONG Jury International PDH, avant de dénoncer les manœuvres de M. Loba Moussan Barnabé « Monsieur Loba Moussan, s’est fait aider par Monsieur Kaba Mory, Directeur des affaires juridiques et du contentieux d’alors du ministère de la construction et du logement et de l’urbanisme. Loba Moussan Barnabé après s’être fait remis un arrêté de nomination de chef de Songon Agban sous le N°021 PASG 21 du 13 Aout 1997 signé par le préfet N’zi Paul David et enregistré ensuite sur un autre numéro le 13 janvier 2008 ; le N° CAB SGD 1 portant nomination du chef du village de Songon Attié 2. Il profitera de l’approbation du lotissement des détenteurs coutumiers pour faire une demande de retrait des guides et le refus des attestations d’attribution des Ebriés. Suite à cela, Monsieur Kaba Mory ayant accepté la proposition de Loba Moussan Barnabé a adressé une correspondance à cet effet à madame Fofana Madjélia Epouse Akéssé qui était responsable du domaine. Les guides des détenteurs coutumiers seront purement et simplement retirés et leur attestation de couleur jaune seront refusés au profit de ceux introduites par Loba Moussan Barnabé, dont les parents ont toujours été manœuvres et locataire dans les forêts et plantation des Ebriés de Songon Agban», a expliqué le président de l’ONG Jury International PDH.
Dans un appel solennel, le président de l’ONG invite l’État ivoirien à intervenir pour résoudre ce différend foncier complexe : « Sur la base de ce qui précède, nous concluons que Loba Moussan Barnabé détient un arrêté de nomination enregistré sous deux numéros, probablement faux, car les Ébriés de Songon Agban sont les propriétaires des terres s’étendant de leur village jusqu’à Atingué. En outre, le retrait des guides et le refus des attestations de couleur jaune des villageois de Songon Agban, sur injonction de M. Kaba Mory au profit de celles produites par Loba Moussan Barnabé, constitue une violation des droits des détenteurs coutumiers par le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme. Enfin, M. Loba Moussan Barnabé, qui n’est pas propriétaire et réside sur les terres des Ébriés de Songon Agban en tant que locataire, ne pourrait en aucun cas prétendre à la création d’un village sans l’autorisation des détenteurs coutumiers. Nous appelons l’État à prendre toutes les mesures nécessaires pour résoudre ce problème ».
David-Emmanuel