Guerre d’influence entre l’Occident et la Russie : Gilles Atayi interpelle les Africains

Chers tous,

Nous comprenons tous en effet que ce qui se joue actuellement c’est pour l’Occident de pouvoir imposer (plus que ce ne l’est déjà), l’hégémonie de sa pensée unique sur le monde, tirée par l’Amérique.

Pour la Russie et d’autres pays qui ne se sont pas encore déclarés, c’est la création d’une pensée alternative. Cette pensée alternative pour un équilibre relatif, ” a balance” dans le concert  et les pratiques qui régissent les relations internationales.

Le sujet va donc au-delà de l’Ukraine, aujourd’hui une poupée de l’Occident/l’Otan même si elle n’en est pas membre.

C’est pourquoi, rien ne peut retenir et ne retiendra les débordements, les mesures hors la loi dont nous sommes les “spectateurs passifs”.

Il ne faut pas s’attendre à une désescalade, parce que les uns et les autres savent bien ce qui est en jeu.

À ce niveau, tous les coups sont permis.

Ceux que nous pouvons voir sont les manipulations des media, la surenchère rhétorique, l’escalade des menaces.

Beaucoup de coups par contre nous sont invisibles. Ce sont, par exemple, les moyens d’influence, absolument irréguliers, pour orienter les condamnations au sommet des Etats, les double-jeux en coulisses du pouvoir sur l’ensemble de la planète.

Nous lisons, çà et là, que ce conflit ne nous concerne pas, nous Africains, parce que cette guerre est entre Européens.

Je pense différemment.

Je crois qu’il faut afficher une neutralité officielle et garder son opinion pour soi (au grand jeu de l’hypocrisie, nous sommes encore loin derrière les nations dites développées).

Rien n’oblige un Etat Africain à voter pour ou contre la résolution introduite aux Nations Unies. Cette institution, soit dit en passant, est moribonde, partiellement inutile, chère et elle sert de caution pour les décisions les plus désastreuses pour l’humanité (les exemples sur notre continent sont légion).

Par contre, pour nous Africains, les évènements nous donnent beaucoup d’enseignements et doivent participer à plus ouvrir nos consciences.

Les seules vraies questions que chaque Africain conscient devrait se poser, en assumant une neutralité officielle, sont de l’ordre de : ” Comment sera le monde dans le cas où la Russie obtient ce qu’elle voulait en déclenchant la guerre? Comment sera le monde dans le cas où la coalition Otan obtient ce qu’elle recherche par ses sanctions?

L’Afrique, les Africains, ceux qui nous dirigent et nous qui sommes dirigés, devons penser plus par nous-mêmes et pour nous-mêmes.

Car s’il est une leçon évidente que nous enseigne ce conflit, c’est  que chaque nation doit penser par elle-même et pour elle-même. Il n’y a ici aucune hiérarchie qui vaille. Tous les peuples ont des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux. Chaque homme, chaque femme, a des ambitions, des rêves légitimes. Européens, Américains, Asiatiques, Africains, etc…

Chaque nation a le droit de rêver pour ses générations futures. Chaque nation a le droit de vouloir le bien pour ses populations.

Le temps de la torpeur dans laquelle nous sommes installés, n’osant même pas imaginer ce qui est bien pour nous, arrive à sa fin.

Ce conflit me le confirme et devrait tous, nous le confirmer.

Le monde ne sera plus jamais le même à l’issue de ce conflit.

En pensant par nous-mêmes et pour nous-mêmes, quelle issue souhaitons-nous?

Gilles Atayi

                                             Qui est Atayi Gilles ?

Gilles Atayi est directeur associé du Groupe G&A (G&A Business Solutions à Johannesburg et G&A Africa Consulting à Abidjan.

Gilles Atayi est un praticien en stratégie, passionné d’Afrique, qui s’est toujours efforcé de placer les relations humaines au cœur de son engagement pour servir les causes qu’il défend.

Diplômé Sup de Co, il totalise 35 années d’expérience : 22 années comme employé pour de grandes multinationales et plus de 13 ans à la tête de sa propre organisation.

Il est passionné de développement humain et des compétences sur le continent. Il anime régulièrement des ateliers, donne des conférences et coache des chefs d’entreprises et des dirigeants d’institutions nationales et panafricaines.

Au cours de sa carrière, il a recruté, développé et promu de nombreux cadres Africains qui font aujourd’hui, la fierté du continent.

Gilles Atayi est co-fondateur et président de l’association Afrique Consciente et également co-fondateur de l’Institut Africain de Gouvernance.

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